Calcul d'une Conduite Hydraulique Efficace
Contexte : L'adduction d'eau potable.
Le transport de l'eau sur de longues distances, que ce soit pour alimenter une ville ou un site industriel, est un enjeu énergétique majeur. L'énergie fournie par les pompes est en grande partie consommée pour vaincre les frottements du fluide contre les parois de la conduite. Ces frottements, appelés pertes de chargePerte d'énergie (exprimée en mètres de colonne de fluide) subie par un fluide en mouvement, due aux frottements sur les parois (pertes de charge linéaires) et aux accidents de parcours comme les coudes ou les vannes (pertes de charge singulières)., dépendent crucialement du matériau de la canalisation. Cet exercice vous propose de comparer trois matériaux courants pour déterminer lequel est le plus efficace d'un point de vue énergétique.
Remarque Pédagogique : Cet exercice illustre un choix d'ingénierie classique : l'optimisation. À partir d'un besoin (un débit d'eau à transporter), nous allons calculer les pertes d'énergie pour différents matériaux, puis en déduire la puissance de pompage nécessaire. Cela permet de quantifier l'impact économique et écologique du choix d'un matériau sur la durée de vie de l'installation.
Objectifs Pédagogiques
- Calculer la vitesse de l'écoulement et le nombre de ReynoldsNombre sans dimension qui caractérise le régime d'un écoulement. Un Reynolds faible (< 2000) indique un écoulement laminaire (ordonné), tandis qu'un Reynolds élevé (> 4000) indique un écoulement turbulent (chaotique)..
- Déterminer le coefficient de perte de charge linéaire (\(\lambda\)) à l'aide d'une formule explicite (Haaland).
- Appliquer la formule de Darcy-Weisbach pour calculer les pertes de charge.
- Comparer l'efficacité de différents matériaux en fonction de leur rugositéHauteur moyenne des aspérités à la surface interne d'une conduite. Une rugosité élevée augmente les frottements et donc les pertes de charge. Elle est notée ε (epsilon) et s'exprime en millimètres..
- Calculer la puissance de pompage requise pour compenser ces pertes.
Données de l'étude
Schéma de l'installation hydraulique
Schéma 3D interactif de la conduite
| Paramètre | Symbole | Valeur | Unité |
|---|---|---|---|
| Longueur de la conduite | \(L\) | 2000 | \(\text{m}\) |
| Diamètre intérieur | \(D\) | 200 | \(\text{mm}\) |
| Débit volumique | \(Q\) | 80 | \(\text{L/s}\) |
| Viscosité cinématique de l'eau (20°C) | \(\nu\) | \(1.004 \times 10^{-6}\) | \(\text{m}^2\text{/s}\) |
| Masse volumique de l'eau | \(\rho\) | 998.2 | \(\text{kg/m}^3\) |
| Accélération de la pesanteur | \(g\) | 9.81 | \(\text{m/s}^2\) |
| Rendement de la pompe | \(\eta\) | 0.75 | - |
| Matériau | Rugosité Absolue (\(\epsilon\)) |
|---|---|
| PVC | 0.0015 mm |
| Fonte ductile neuve | 0.1 mm |
| Acier galvanisé usé | 0.5 mm |
Questions à traiter
- Calculer la vitesse de l'écoulement et le nombre de Reynolds. Quel est le régime d'écoulement ?
- Calculer la perte de charge linéaire (\(\Delta H\)) pour la conduite en PVC.
- Comparer les pertes de charge pour les trois matériaux. Quel est le plus efficace ?
- Calculer la puissance hydraulique puis la puissance à l'arbre de la pompe (\(P_{\text{pompe}}\)) nécessaire pour le matériau le plus efficace.
Les bases de l'hydraulique en charge
Avant de commencer, rappelons quelques formules clés de la mécanique des fluides.
1. Vitesse, Débit et Reynolds :
La vitesse moyenne \(v\) dans une conduite est liée au débit \(Q\) et à l'aire de la section \(A = \pi D^2 / 4\). Le nombre de Reynolds \(Re\) nous indique si l'écoulement est laminaire (calme, \(Re < 2000\)) ou turbulent (agité, \(Re > 4000\)).
\[ v = \frac{Q}{A} \quad \text{et} \quad Re = \frac{v \cdot D}{\nu} \]
2. L'équation de Darcy-Weisbach :
C'est la formule fondamentale pour calculer la perte d'énergie (ou perte de charge, \(\Delta H\)) due aux frottements dans une conduite.
\[ \Delta H = \lambda \frac{L}{D} \frac{v^2}{2g} \]
Où \(\lambda\) est le coefficient de perte de charge, un nombre sans dimension qui dépend du régime d'écoulement et de la rugosité de la paroi.
3. Le coefficient de perte de charge \(\lambda\) :
Pour les écoulements turbulents, \(\lambda\) dépend du Reynolds \(Re\) et de la rugosité relative \(\epsilon/D\). Sa valeur est souvent lue sur le diagramme de Moody. Pour éviter une lecture graphique, on peut utiliser des formules approchées. Nous utiliserons ici la formule de Haaland (1983), très précise et explicite :
\[ \frac{1}{\sqrt{\lambda}} \approx -1.8 \log_{10}\left[ \left(\frac{\epsilon/D}{3.7}\right)^{1.11} + \frac{6.9}{Re} \right] \]
Correction : Calcul d'une Conduite Hydraulique Efficace
Question 1 : Calculer la vitesse et le nombre de Reynolds
Principe (le concept physique)
La première étape de tout problème d'hydraulique est de caractériser l'écoulement. La vitesse nous donne une idée de la rapidité du fluide, tandis que le nombre de Reynolds nous indique la nature de l'écoulement. Un écoulement turbulent, beaucoup plus chaotique qu'un écoulement laminaire, génère bien plus de frottements et donc de pertes d'énergie.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
Le nombre de Reynolds représente le rapport entre les forces d'inertie (qui tendent à créer des tourbillons) et les forces de viscosité (qui tendent à amortir ces tourbillons). À bas Reynolds, la viscosité domine et l'écoulement est lisse (laminaire). À haut Reynolds, l'inertie l'emporte et l'écoulement devient chaotique (turbulent). La quasi-totalité des applications industrielles de transport d'eau se font en régime turbulent.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
La conversion des unités est la source d'erreur la plus fréquente ici. Le débit est donné en L/s et le diamètre en mm. Pour les calculs, il est impératif de tout convertir en unités du Système International (SI) : le débit en m³/s et le diamètre en m.
Normes (la référence réglementaire)
Les formules de la vitesse, de l'aire et du nombre de Reynolds sont des principes fondamentaux de la mécanique des fluides et ne sont pas spécifiquement "normées", mais leur usage est universel dans toutes les normes de dimensionnement (ISO, ASME, etc.).
Formule(s) (l'outil mathématique)
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que le profil de vitesse est uniforme sur la section, ce qui justifie l'utilisation d'une vitesse moyenne \(v\). C'est une hypothèse standard pour les calculs en régime turbulent établi.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Débit, \(Q = 80 \, \text{L/s}\)
- Diamètre, \(D = 200 \, \text{mm}\)
- Viscosité, \(\nu = 1.004 \times 10^{-6} \, \text{m}^2\text{/s}\)
Astuces(Pour aller plus vite)
N'oubliez pas les conversions : \(1 \, \text{m}^3 = 1000 \, \text{L}\), donc \(80 \, \text{L/s} = 0.08 \, \text{m}^3\text{/s}\). Et \(200 \, \text{mm} = 0.2 \, \text{m}\). Faites ces conversions avant de commencer tout calcul pour éviter les erreurs.
Schéma (Avant les calculs)
Caractérisation de l'écoulement
Calcul(s) (l'application numérique)
1. Conversion des unités :
2. Calcul de la vitesse :
3. Calcul du nombre de Reynolds :
Schéma (Après les calculs)
Résultats de la caractérisation
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Le nombre de Reynolds est de 507 171. Cette valeur est très supérieure à 4000, ce qui confirme que l'écoulement est en régime pleinement turbulent. Les forces de viscosité sont négligeables par rapport aux forces d'inertie.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Une erreur classique est de mal calculer l'aire (\(\pi r^2\) et non \(\pi D^2\)) ou d'oublier de mettre les unités en SI. Une vitesse de 2.5 m/s est une valeur typique pour les conduites d'eau, ce qui est un bon moyen de vérifier l'ordre de grandeur de son résultat.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- Toujours commencer par convertir les données en unités SI (m, s, m³/s).
- Calculer la vitesse \(v = Q/A\).
- Calculer le nombre de Reynolds \(Re = vD/\nu\) pour déterminer le régime d'écoulement.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Le concept du nombre de Reynolds a été introduit par George Stokes en 1851, mais c'est Osborne Reynolds qui l'a popularisé en 1883 grâce à ses expériences de visualisation d'écoulements avec des colorants, qui ont clairement montré la transition spectaculaire entre les régimes laminaire et turbulent.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si le débit était réduit de moitié (40 L/s), quel serait le nouveau nombre de Reynolds ?
Question 2 : Calculer la perte de charge pour la conduite en PVC
Principe (le concept physique)
Maintenant que nous savons que l'écoulement est turbulent, nous pouvons calculer l'énergie dissipée par frottement. Pour cela, nous devons d'abord évaluer le coefficient de frottement \(\lambda\), qui dépend de l'agitation du fluide (Reynolds) et de l'état de surface de la paroi (rugosité relative \(\epsilon/D\)). Une fois \(\lambda\) connu, la formule de Darcy-Weisbach nous donne directement la perte de charge.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
Pour un écoulement turbulent dans une conduite lisse (où les aspérités sont si petites qu'elles sont noyées dans la sous-couche limite laminaire), \(\lambda\) ne dépend que de Reynolds. Pour une conduite rugueuse, \(\lambda\) dépend des deux. La formule de Haaland est une excellente approximation de la formule implicite de Colebrook-White, qui est la référence pour le diagramme de Moody.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Cette étape est le cœur du calcul. La difficulté réside dans le calcul de \(\lambda\). Faites attention à bien utiliser les bonnes valeurs de rugosité et de diamètre pour calculer la rugosité relative \(\epsilon/D\), qui est un nombre sans dimension. Le PVC est un matériau très lisse, on s'attend donc à un faible \(\lambda\) et de faibles pertes de charge.
Normes (la référence réglementaire)
Les équations de Darcy-Weisbach et de Colebrook-White (approchée par Haaland) sont les méthodes standards reconnues internationalement pour le calcul des pertes de charge dans les conduites en charge. Elles forment la base de nombreux logiciels de simulation hydraulique.
Formule(s) (l'outil mathématique)
1. Calcul de \(\lambda\) (Haaland) :
2. Calcul de \(\Delta H\) (Darcy-Weisbach) :
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que l'écoulement est "établi" (fully developed), ce qui signifie que le profil de vitesse ne change plus le long de la conduite. On suppose aussi que la température de l'eau (et donc sa viscosité) est constante.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Rugosité du PVC, \(\epsilon = 0.0015 \, \text{mm}\)
- Diamètre, \(D = 200 \, \text{mm}\)
- Nombre de Reynolds, \(Re = 507171\)
- Longueur, \(L = 2000 \, \text{m}\)
- Vitesse, \(v = 2.546 \, \text{m/s}\)
- Gravité, \(g = 9.81 \, \text{m/s}^2\)
Astuces(Pour aller plus vite)
La rugosité relative \(\epsilon/D\) doit être calculée avec des unités cohérentes (mm/mm ou m/m). Le résultat est le même. Le terme \(v^2 / (2g)\) est appelé "hauteur dynamique" et représente l'énergie cinétique du fluide. On peut le calculer une seule fois car il sera le même pour tous les matériaux.
Schéma (Avant les calculs)
Calcul de la Perte de Charge
Calcul(s) (l'application numérique)
1. Calcul de la rugosité relative :
2. Calcul du coefficient \(\lambda\) pour le PVC :
3. Calcul de la perte de charge \(\Delta H\) :
Schéma (Après les calculs)
Ligne de charge pour la conduite PVC
Réflexions (l'interprétation du résultat)
La perte de charge pour la conduite en PVC est de 43.3 mètres. Cela signifie que sur les 2 km de conduite, le fluide perd une énergie équivalente à celle qu'il aurait en tombant d'une hauteur de 43.3 mètres. La pompe devra fournir au minimum cette pression (exprimée en hauteur de colonne d'eau) pour que l'eau arrive au bout.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
L'utilisation de la calculatrice pour la formule de Haaland est délicate. Attention aux parenthèses et à l'ordre des opérations, notamment la puissance 1.11. De plus, ne pas confondre le logarithme népérien (ln) et le logarithme décimal (log10).
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- Calculer la rugosité relative \(\epsilon/D\).
- Utiliser \(Re\) et \(\epsilon/D\) dans la formule de Haaland pour trouver \(\lambda\).
- Injecter \(\lambda\) dans la formule de Darcy-Weisbach pour obtenir la perte de charge \(\Delta H\).
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Le diagramme de Moody, qui représente graphiquement \(\lambda\) en fonction de \(Re\) et \(\epsilon/D\), était un outil indispensable pour les ingénieurs avant l'avènement des calculatrices et ordinateurs. Les formules comme celle de Haaland ont été développées pour s'affranchir de la lecture, parfois imprécise, sur ce graphique.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si la conduite en PVC était parfaitement lisse (\(\epsilon = 0\)), quelle serait la valeur de \(\lambda\) ?
Question 3 : Comparer les pertes de charge pour les trois matériaux
Principe (le concept physique)
L'objectif est de quantifier l'impact direct de la rugosité de la paroi sur les pertes d'énergie. En gardant tous les autres paramètres (débit, diamètre, longueur) constants, nous allons répéter le calcul de la perte de charge pour la fonte et l'acier. La comparaison des résultats nous permettra de choisir objectivement le matériau le plus performant d'un point de vue hydraulique.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
La rugosité de la paroi perturbe la sous-couche limite laminaire, une fine couche de fluide quasi-immobile près de la paroi. Plus les aspérités sont grandes par rapport à l'épaisseur de cette sous-couche, plus elles génèrent de turbulence supplémentaire, ce qui dissipe de l'énergie et augmente le coefficient de frottement \(\lambda\).
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Cette étape montre la puissance de l'analyse paramétrique. On isole une variable (la rugosité \(\epsilon\)) et on observe son effet sur le résultat final (\(\Delta H\)). C'est une démarche fondamentale en ingénierie pour comprendre et optimiser un système. Attendez-vous à des différences significatives !
Normes (la référence réglementaire)
Les valeurs de rugosité pour les matériaux de tuyauterie sont généralement fournies par les fabricants ou disponibles dans des manuels de référence en mécanique des fluides et des normes techniques (comme les rapports techniques ISO/TR). Ces valeurs sont empiriques et basées sur de nombreuses mesures expérimentales.
Formule(s) (l'outil mathématique)
Les formules utilisées sont les mêmes que pour la question 2, en changeant simplement la valeur de la rugosité \(\epsilon\).
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que les valeurs de rugosité fournies dans l'énoncé sont représentatives et constantes sur toute la longueur de la conduite pour chaque matériau respectif.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Rugosité Fonte, \(\epsilon = 0.1 \, \text{mm}\)
- Rugosité Acier, \(\epsilon = 0.5 \, \text{mm}\)
- Tous les autres paramètres restent inchangés.
Astuces(Pour aller plus vite)
Puisque seuls \(\epsilon\) et \(\lambda\) changent, on peut réutiliser le terme \( (L/D) \cdot (v^2/2g) \) déjà calculé. \(10000 \times 0.330 = 3300\). Il suffit de calculer le nouveau \(\lambda\) pour chaque matériau et de le multiplier par 3300.
Schéma (Avant les calculs)
Comparaison de l'effet de la rugosité
Calcul(s) (l'application numérique)
A. Fonte Ductile Neuve (\(\epsilon = 0.1 \, \text{mm}\))
B. Acier Galvanisé Usé (\(\epsilon = 0.5 \, \text{mm}\))
Schéma (Après les calculs)
Comparaison des Pertes de Charge par Matériau
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Les résultats sont sans appel. La conduite en fonte ductile génère 60% de pertes en plus que celle en PVC. La conduite en acier galvanisé usé est encore pire, avec des pertes 136% plus élevées (plus du double !). La rugosité a un impact énorme sur l'efficacité énergétique. Le PVC est donc de loin le matériau le plus efficace pour cette application.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Il est important de noter que la rugosité peut évoluer avec le temps (corrosion, dépôts). Une conduite en fonte neuve est relativement lisse, mais sa rugosité augmente avec l'âge. Le PVC, étant inerte, conserve sa faible rugosité dans le temps, ce qui est un avantage majeur.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
La rugosité est un paramètre clé dans le calcul des pertes de charge. Même une faible augmentation de la rugosité relative \(\epsilon/D\) peut entraîner une augmentation significative du coefficient \(\lambda\) et donc des pertes d'énergie.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Dans les oléoducs, le biofilm (une fine couche de micro-organismes) peut se développer et augmenter considérablement la rugosité effective de la paroi. Des "racleurs instrumentés" (ou "pigs") sont régulièrement envoyés à travers les pipelines pour les nettoyer et maintenir leur efficacité hydraulique.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Quelle serait la perte de charge (en m) pour une conduite en béton (\(\epsilon = 1.0 \, \text{mm}\)) ?
Question 4 : Calculer la puissance de pompage nécessaire
Principe (le concept physique)
La perte de charge représente une perte d'énergie par unité de poids du fluide. Pour maintenir l'écoulement, une pompe doit fournir continuellement cette énergie. La puissance nécessaire est donc directement proportionnelle au débit et à la perte de charge. Cependant, aucune pompe n'est parfaite ; une partie de la puissance fournie à son arbre est perdue (chaleur, frottements internes). On doit donc tenir compte de son rendement \(\eta\).
Mini-Cours (approfondissement théorique)
La puissance hydraulique (\(P_{\text{h}}\)) est la puissance réellement transmise au fluide. Elle se calcule par \(P_{\text{h}} = Q \cdot \rho \cdot g \cdot H_{\text{mano}}\), où \(H_{\text{mano}}\) est la hauteur manométrique totale de la pompe (qui doit compenser les pertes de charge, les différences d'altitude, etc.). Ici, on ne s'intéresse qu'à la part due aux pertes de charge. La puissance à l'arbre (\(P_{\text{arbre}}\)) est la puissance mécanique qu'il faut fournir à la pompe, et elle est supérieure à \(P_{\text{h}}\) à cause du rendement : \(P_{\text{arbre}} = P_{\text{h}} / \eta\).
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Cette dernière étape est cruciale car elle traduit un résultat hydraulique (une hauteur en mètres) en une donnée concrète et économique : une puissance en kilowatts (kW), qui a un coût direct sur la facture d'électricité. C'est souvent l'argument final pour le choix d'une solution technique.
Normes (la référence réglementaire)
Le calcul de la puissance hydraulique est un principe de base. Cependant, les méthodes de test et de certification du rendement des pompes sont standardisées (par ex. par la norme ISO 9906) pour garantir que les performances annoncées par les fabricants sont fiables et comparables.
Formule(s) (l'outil mathématique)
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que le rendement de la pompe de 75% est constant pour le débit de fonctionnement. En réalité, le rendement d'une pompe varie en fonction du débit et de la pression qu'elle fournit (courbe de rendement).
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Débit, \(Q = 0.08 \, \text{m}^3\text{/s}\)
- Masse volumique, \(\rho = 998.2 \, \text{kg/m}^3\)
- Gravité, \(g = 9.81 \, \text{m/s}^2\)
- Perte de charge (PVC), \(\Delta H = 43.33 \, \text{m}\)
- Rendement pompe, \(\eta = 0.75\)
Astuces(Pour aller plus vite)
Avec toutes les unités en SI (m³/s, kg/m³, m/s², m), le résultat de la puissance sera directement en Watts (W). Il est ensuite courant de le convertir en kilowatts (kW) pour plus de lisibilité, en divisant par 1000.
Schéma (Avant les calculs)
Bilan de puissance de la pompe
Calcul(s) (l'application numérique)
On utilise la perte de charge du matériau le plus efficace, le PVC.
Schéma (Après les calculs)
Puissance requise
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Il faut une pompe capable de fournir 45.2 kW à son arbre juste pour compenser les frottements dans la conduite en PVC. Si on avait choisi l'acier usé (\(\Delta H = 102.3\) m), la puissance requise aurait été de... 106.8 kW ! Le choix du matériau a donc un impact direct et massif sur la taille de la pompe et sur la facture d'électricité pendant toute la durée de vie de l'installation.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Ne pas oublier le rendement ! Omettre le rendement \(\eta\) (ou l'inverser) est une erreur fréquente. On divise toujours par le rendement pour trouver la puissance consommée, qui est forcément supérieure à la puissance utile.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- La puissance de la pompe est la traduction économique des pertes de charge.
- Elle est directement proportionnelle au débit et à la perte de charge.
- Il faut toujours diviser par le rendement pour obtenir la puissance réelle à fournir à la pompe.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Pour les très grands réseaux d'adduction d'eau, les ingénieurs utilisent des variateurs de vitesse (VFD) sur les moteurs de pompe. Ces dispositifs permettent d'ajuster la vitesse de la pompe en temps réel pour correspondre exactement à la demande en eau, ce qui peut générer des économies d'énergie de 20% à 50% par rapport à une pompe fonctionnant constamment à pleine vitesse.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Quelle serait la puissance (en kW) nécessaire pour la conduite en fonte ductile (\(\Delta H = 69.53 \, \text{m}\)) ?
Outil Interactif : Paramètres de la Conduite
Modifiez les paramètres de la conduite pour voir leur influence sur les pertes de charge et la puissance requise.
Paramètres d'Entrée
Résultats Clés
Le Saviez-Vous ?
Les aqueducs romains, chefs-d'œuvre d'ingénierie, fonctionnaient entièrement par gravité. Les ingénieurs romains calculaient méticuleusement une pente très faible mais constante, de l'ordre de 0.1% à 0.3%, sur des dizaines de kilomètres. Cela permettait de transporter d'énormes volumes d'eau sans aucune pompe, en minimisant la vitesse pour limiter l'érosion des canaux.
Foire Aux Questions (FAQ)
Et les pertes de charge dans les coudes et les vannes ?
Ces pertes, dites "singulières", s'ajoutent aux pertes "linéaires" (dues au frottement). On les calcule avec la formule \(\Delta H_s = K \cdot (v^2/2g)\), où K est un coefficient qui dépend de la géométrie de l'obstacle (un coude à 90°, une vanne ouverte, etc.). Dans un réseau long, les pertes linéaires sont souvent prépondérantes.
Pourquoi ne pas simplement utiliser un tuyau beaucoup plus grand ?
Augmenter le diamètre réduit considérablement les pertes de charge (car la vitesse diminue et D augmente). Cependant, le coût d'une conduite est approximativement proportionnel à son diamètre. L'ingénieur doit donc trouver le compromis optimal entre le coût d'investissement (le prix du tuyau) et le coût de fonctionnement (le prix de l'électricité pour la pompe).
Quiz Final : Testez vos connaissances
1. Si on double le débit (Q) dans une conduite, la perte de charge (\(\Delta H\)) est approximativement...
2. Quel paramètre n'a PAS d'influence sur le coefficient de perte de charge \(\lambda\) en régime turbulent ?
- Perte de Charge (\(\Delta H\))
- Perte d'énergie d'un fluide en mouvement, exprimée en hauteur équivalente de ce fluide (en mètres). Elle représente la pression que la pompe doit fournir pour vaincre les frottements.
- Nombre de Reynolds (Re)
- Nombre sans dimension qui caractérise le régime d'écoulement d'un fluide. Il compare les forces d'inertie aux forces de viscosité. Il détermine si l'écoulement est laminaire, transitoire ou turbulent.
- Rugosité (\(\epsilon\))
- Hauteur moyenne des aspérités de la surface intérieure d'une conduite. Une faible rugosité (ex: PVC) entraîne peu de frottements, tandis qu'une rugosité élevée (ex: béton, acier corrodé) entraîne des pertes de charge importantes.
D’autres exercices de fondamentaux de l’hydraulique:









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