Coefficient de Perte d’Énergie dans un Venturi

Analyse du Coefficient de Perte d'Énergie dans un Venturi

Analyse du Coefficient de Perte d'Énergie dans un Venturi

Contexte : Pourquoi le débit réel est-il inférieur au débit théorique ?

Le tube de Venturi est un appareil de mesure de débit très courant en hydraulique, basé sur la relation entre la vitesse et la pression d'un fluide décrite par l'équation de BernoulliPrincipe de conservation de l'énergie pour un fluide en mouvement, qui stipule que la somme de l'énergie de pression, de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle reste constante le long d'une ligne de courant pour un fluide parfait.. Cependant, l'équation de Bernoulli idéale suppose un fluide "parfait", sans viscosité et donc sans frottement. Dans la réalité, tous les fluides sont visqueux, ce qui engendre des pertes d'énergie (ou "pertes de charge"). Ces pertes font que le débit réel mesuré est toujours légèrement inférieur au débit théorique calculé. Cet exercice a pour but de quantifier cette différence et de déterminer le coefficient de perte d'énergie de l'appareil.

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous guidera dans l'application de l'équation de Bernoulli pour un fluide réel. Nous allons d'abord calculer le débit théorique (idéal), puis le comparer au débit réel déduit d'une mesure de pression pour en extraire la perte de charge et les coefficients de performance du Venturi.


Objectifs Pédagogiques

  • Appliquer l'équation de continuité pour relier les vitesses dans une conduite de section variable.
  • Utiliser l'équation de Bernoulli pour un fluide parfait afin de calculer une différence de pression théorique.
  • Interpréter la lecture d'un manomètre différentiel pour déterminer une différence de pression réelle.
  • Calculer le débit réel en tenant compte des pertes de charge.
  • Déterminer le coefficient de débit (\(C_d\)) et le coefficient de perte d'énergie (\(K\)) du Venturi.

Données de l'étude

Un tube de Venturi horizontal est inséré dans une conduite pour mesurer le débit d'eau. Un manomètre différentiel au mercure est utilisé pour mesurer la différence de pression entre l'entrée (point 1) et le col (point 2).

Schéma du Tube de Venturi
1 2 D1 = 100 mm D2 = 50 mm h = 60 mm
ParamètreValeur
Diamètre d'entrée, \(D_1\)100 mm
Diamètre au col, \(D_2\)50 mm
Fluide principalEau (\(\rho_{\text{eau}} = 1000 \, \text{kg/m}^3\))
Fluide manométriqueMercure (\(\rho_{\text{Hg}} = 13600 \, \text{kg/m}^3\))
Dénivelé manométrique, \(h\)60 mm
Accélération de la pesanteur, \(g\)\(9.81 \, \text{m/s}^2\)

Questions à traiter

  1. Calculer les vitesses \(V_1\) et \(V_2\) en fonction du débit volumique \(Q\).
  2. En appliquant l'équation de Bernoulli pour un fluide parfait, exprimer le débit théorique \(Q_{\text{th}}\) en fonction du dénivelé manométrique \(h\).
  3. La perte de charge entre les points 1 et 2 est donnée par \(h_L = K \frac{V_2^2}{2g}\). En appliquant l'équation de Bernoulli pour un fluide réel, exprimer le débit réel \(Q_{\text{reel}}\) en fonction de \(h\) et \(K\).
  4. Le coefficient de débit \(C_d\) est défini comme \(C_d = Q_{\text{reel}} / Q_{\text{th}}\). Si l'on mesure un coefficient de débit de \(C_d = 0.98\), calculer le débit réel et la valeur du coefficient de perte d'énergie \(K\).

Correction : Analyse du Coefficient de Perte d'Énergie dans un Venturi

Question 1 : Calculer les vitesses en fonction du débit

Principe (le concept physique)

L'équation de continuité exprime la conservation de la masse pour un écoulement. Pour un fluide incompressible, cela signifie que le débit volumique (\(Q\)) est constant tout au long de la conduite. Le débit est le produit de la section transversale (\(A\)) et de la vitesse moyenne (\(V\)).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'équation de continuité \(Q = A \cdot V\) est une simplification de l'équation de conservation de la masse pour un écoulement stationnaire et incompressible. Elle stipule que le volume de fluide entrant dans une section de la conduite par unité de temps doit être égal au volume qui en sort. C'est le fondement de l'analyse des écoulements en conduite.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : La première étape dans de nombreux problèmes d'hydraulique est d'établir la relation entre les vitesses en différents points. L'équation de continuité est l'outil qu'il vous faut. Assurez-vous de bien comprendre comment la vitesse change lorsque la section de la conduite change.

Astuces (Pour aller plus vite)

Astuce : Retenez que la vitesse est inversement proportionnelle à l'aire, et donc au carré du diamètre (\(V \propto 1/D^2\)). Si le diamètre est divisé par 2, la vitesse est multipliée par \(2^2 = 4\). C'est un excellent moyen de vérifier rapidement vos calculs.

Normes (la référence réglementaire)

La norme internationale ISO 5167-1 spécifie les conditions géométriques et d'installation des tubes de Venturi pour garantir la précision des mesures de débit. Le respect de ces normes est essentiel pour que les équations que nous utilisons soient valides.

Hypothèses (le cadre du calcul)

Pour cette étape, nous supposons que le fluide (l'eau) est incompressible (\(\rho = \text{constante}\)) et que l'écoulement est stationnaire (les vitesses ne varient pas dans le temps). Nous considérons également une vitesse uniforme sur chaque section.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Équation de continuité :

\[ Q = A_1 V_1 = A_2 V_2 \]

Aire d'une section circulaire :

\[ A = \frac{\pi D^2}{4} \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Diamètre d'entrée, \(D_1 = 100 \, \text{mm} = 0.1 \, \text{m}\)
  • Diamètre au col, \(D_2 = 50 \, \text{mm} = 0.05 \, \text{m}\)
Schéma (Avant les calculs)
1 2 D1 D2
Calcul(s) (l'application numérique)

Calcul de la section \(A_1\) :

\[ \begin{aligned} A_1 &= \frac{\pi (0.100)^2}{4} \\ &= 7.854 \times 10^{-3} \, \text{m}^2 \end{aligned} \]

Calcul de la section \(A_2\) :

\[ \begin{aligned} A_2 &= \frac{\pi (0.050)^2}{4} \\ &= 1.963 \times 10^{-3} \, \text{m}^2 \end{aligned} \]

Expression de la vitesse \(V_1\) :

\[ V_1 = \frac{Q}{A_1} = \frac{Q}{7.854 \times 10^{-3}} \approx 127.3 \, Q \]

Expression de la vitesse \(V_2\) :

\[ V_2 = \frac{Q}{A_2} = \frac{Q}{1.963 \times 10^{-3}} \approx 509.3 \, Q \]

Relation entre les vitesses :

\[ \begin{aligned} V_1 &= V_2 \frac{A_2}{A_1} \\ &= V_2 \left(\frac{D_2}{D_1}\right)^2 \\ &= V_2 \left(\frac{50}{100}\right)^2 \\ &= 0.25 V_2 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
V1 V2 = 4V1
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le résultat \(V_2 = 4V_1\) montre à quel point le fluide doit accélérer pour passer à travers la section rétrécie. C'est cette accélération qui est la clé de l'effet Venturi et de la chute de pression associée.

Points à retenir

La vitesse du fluide est inversement proportionnelle au carré du diamètre de la conduite. C'est un principe fondamental des écoulements en charge.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Cette première étape est cruciale car elle permet d'exprimer les deux vitesses inconnues (\(V_1\) et \(V_2\)) en fonction d'une seule variable, le débit \(Q\). Cela simplifiera grandement l'application de l'équation de Bernoulli dans les questions suivantes.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Erreur d'unités : L'erreur la plus courante est d'oublier de convertir les diamètres de millimètres en mètres avant de calculer les aires. Toutes les unités du Système International (m, kg, s) doivent être utilisées pour la cohérence des calculs.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
FAQ (pour lever les doutes)
Cette relation est-elle valable si le fluide est compressible (comme l'air) ?

Non. Si le fluide est compressible, sa masse volumique \(\rho\) change avec la pression. L'équation de continuité devient \(\rho_1 A_1 V_1 = \rho_2 A_2 V_2\). La relation entre les vitesses n'est plus aussi simple car elle dépend aussi du changement de densité.

Résultat Final : Les vitesses sont \(V_1 \approx 127.3 \, Q\) et \(V_2 \approx 509.3 \, Q\), avec la relation \(V_2 = 4V_1\).

À vous de jouer : Si le diamètre du col \(D_2\) était de 25 mm, quel serait le rapport \(V_2 / V_1\) ?

Question 2 : Calculer le débit théorique \(Q_{\text{th}}\)

Principe (le concept physique)

Pour un fluide parfait (sans frottement), l'énergie totale se conserve. L'équation de Bernoulli relie la pression, la vitesse et l'altitude entre deux points. Dans le Venturi, l'augmentation de vitesse au col se traduit par une diminution de pression. Cette différence de pression, mesurable, permet de déduire la vitesse, et donc le débit.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'équation de Bernoulli \(\frac{P}{\rho g} + \frac{V^2}{2g} + z = \text{constante}\) représente la conservation de l'énergie par unité de poids du fluide. Chaque terme est une "hauteur" : hauteur de pression, hauteur de vitesse (ou énergie cinétique) et hauteur géométrique (ou énergie potentielle). Dans notre cas horizontal (\(z_1=z_2\)), l'énergie de pression se convertit en énergie cinétique.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : La clé ici est de combiner deux principes : Bernoulli, qui relie la vitesse à la pression du fluide, et la statique des fluides (loi du manomètre), qui relie la pression du fluide à la lecture \(h\). En assemblant ces deux relations, on peut directement lier la vitesse à la mesure \(h\).

Astuces (Pour aller plus vite)

Astuce : La combinaison des équations de Bernoulli et de continuité pour un Venturi mène presque toujours à une formule de la forme \(V_2 = C \sqrt{\Delta P}\), où C est une constante géométrique. Comprendre cela permet de vérifier rapidement la structure de votre équation finale.

Normes (la référence réglementaire)

La formule du débit théorique que nous dérivons est la base de l'étalonnage de tous les débitmètres à pression différentielle, y compris les plaques à orifice et les tuyères, décrits dans la norme ISO 5167.

Hypothèses (le cadre du calcul)

Pour ce calcul "théorique", l'hypothèse la plus importante est que le fluide est parfait : il n'y a aucune perte d'énergie due à la viscosité (\(h_L = 0\)). Nous supposons aussi que le Venturi est parfaitement horizontal (\(z_1 = z_2\)).

Formule(s) (l'outil mathématique)

Équation de Bernoulli (idéal, horizontal) :

\[ \frac{P_1}{\rho g} + \frac{V_1^2}{2g} = \frac{P_2}{\rho g} + \frac{V_2^2}{2g} \]

Équation du manomètre différentiel :

\[ P_1 - P_2 = (\rho_{\text{Hg}} - \rho_{\text{eau}}) g h \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

Pour cette étape, nous travaillons de manière littérale. Les valeurs numériques seront utilisées dans la question 4.

Schéma (Avant les calculs)
1 2 h P1, V1 P2, V2
Calcul(s) (l'application numérique)

Dérivation de l'expression de la vitesse théorique \(V_{2,\text{th}}\) :

\[ V_{2,\text{th}} = \sqrt{\frac{2 g h (\frac{\rho_{\text{Hg}}}{\rho_{\text{eau}}} - 1)}{1 - (D_2/D_1)^4}} \]

Dérivation de l'expression du débit théorique \(Q_{\text{th}}\) :

\[ Q_{\text{th}} = A_2 V_{2,\text{th}} = A_2 \sqrt{\frac{2 g h (\frac{\rho_{\text{Hg}}}{\rho_{\text{eau}}} - 1)}{1 - (D_2/D_1)^4}} \]
Schéma (Après les calculs)
Mesure de h Calcul de Q_th
Réflexions (l'interprétation du résultat)

La formule montre que le débit théorique est proportionnel à la racine carrée du dénivelé \(h\). Si on double la différence de pression, le débit n'est multiplié que par \(\sqrt{2} \approx 1.41\). Cette relation non-linéaire est caractéristique des débitmètres à pression différentielle.

Points à retenir

Le débit théorique dans un Venturi est calculé en combinant l'équation de Bernoulli (conservation de l'énergie) et l'équation du manomètre (mesure de la pression).

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Le calcul du débit théorique est essentiel car il sert de référence idéale. C'est en le comparant au débit réel que l'on peut quantifier l'imperfection de l'écoulement et les performances de l'appareil de mesure.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Erreur dans le terme de densité : Dans l'équation du manomètre, il est crucial d'utiliser la différence de densité \((\rho_{\text{Hg}} - \rho_{\text{eau}})\) car la colonne de fluide principal (eau) au-dessus du mercure contribue également à la pression.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
FAQ (pour lever les doutes)
Que se passerait-il si le Venturi était vertical ?

S'il était vertical, les termes d'altitude \(z_1\) et \(z_2\) ne s'annuleraient plus dans l'équation de Bernoulli. Le terme de différence de pression serait alors lié à la fois au changement de vitesse et au changement d'altitude \((z_2 - z_1)\).

Résultat Final : La formule littérale du débit théorique \(Q_{\text{th}}\) est établie.

À vous de jouer : Si on remplaçait le mercure par un fluide manométrique deux fois moins dense, comment évoluerait le dénivelé \(h\) pour un même débit ?

(Répondez par "il augmenterait", "il diminuerait" ou "il ne changerait pas")

Question 3 : Expression du débit réel \(Q_{\text{reel}}\)

Principe (le concept physique)

Pour un fluide réel, l'énergie n'est pas conservée à cause du frottement. On ajoute un terme de perte de charge \(h_L\) (head loss) dans l'équation de Bernoulli. Cette perte de charge est généralement proportionnelle à l'énergie cinétique, avec un coefficient de perte \(K\).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

L'équation de Bernoulli généralisée inclut les pertes de charge (\(h_L\)) et l'énergie ajoutée par une pompe ou retirée par une turbine. Pour un élément passif comme un Venturi, seule la perte de charge est pertinente. Elle représente la conversion irréversible d'énergie mécanique en chaleur due à la viscosité du fluide.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : Le terme de perte de charge \(h_L\) est toujours ajouté du côté "aval" de l'équation de Bernoulli (le point 2 dans notre cas). C'est une perte, donc l'énergie en aval est plus faible que l'énergie en amont. L'erreur de le placer du mauvais côté est fréquente.

Astuces (Pour aller plus vite)

Astuce : Remarquez que le terme de perte de charge se combine simplement avec le terme d'énergie cinétique. La formule du débit réel est presque identique à celle du débit théorique, avec juste un "+ K" ajouté au dénominateur sous la racine.

Normes (la référence réglementaire)

Les fabricants de Venturi fournissent des courbes ou des valeurs pour le coefficient de perte \(K\) ou le coefficient de débit \(C_d\), déterminées expérimentalement en laboratoire selon des protocoles normalisés, pour permettre aux utilisateurs de calculer le débit réel avec précision.

Hypothèses (le cadre du calcul)

Nous supposons que la perte de charge est bien modélisée par la formule \(h_L = K \frac{V_2^2}{2g}\), où \(K\) est un coefficient constant pour la plage de débits étudiée. C'est une hypothèse courante et valide pour les écoulements turbulents.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Équation de Bernoulli pour un fluide réel :

\[ \frac{P_1}{\rho g} + \frac{V_1^2}{2g} = \frac{P_2}{\rho g} + \frac{V_2^2}{2g} + h_L \]

Définition de la perte de charge :

\[ h_L = K \frac{V_2^2}{2g} \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

Cette question est également une dérivation littérale.

Schéma (Avant les calculs)
Ligne de Charge (EGL) Ligne Piézométrique (HGL) hL
Calcul(s) (l'application numérique)

Réarrangement de l'équation de Bernoulli réelle :

\[ \frac{P_1 - P_2}{\rho_{\text{eau}} g} = \frac{V_{2,\text{reel}}^2 - V_{1,\text{reel}}^2}{2g} + K \frac{V_{2,\text{reel}}^2}{2g} \]

Substitution de \(P_1-P_2\) et \(V_1\) :

\[ h \left(\frac{\rho_{\text{Hg}}}{\rho_{\text{eau}}} - 1\right) = \frac{V_{2,\text{reel}}^2}{2g} \left( 1 - \left(\frac{D_2}{D_1}\right)^4 + K \right) \]

Expression finale pour le débit réel :

\[ Q_{\text{reel}} = A_2 \sqrt{\frac{2 g h (\frac{\rho_{\text{Hg}}}{\rho_{\text{eau}}} - 1)}{1 - (D_2/D_1)^4 + K}} \]
Schéma (Après les calculs)
h, K Q_reel Formule du débit réel
Réflexions (l'interprétation du résultat)

La présence du terme \(+K\) au dénominateur montre que pour une même lecture \(h\), le débit réel sera toujours inférieur au débit théorique (où \(K=0\)). Plus la perte de charge est grande (grand \(K\)), plus le débit réel s'éloigne du débit idéal.

Points à retenir

L'équation de Bernoulli pour un fluide réel inclut un terme de perte de charge qui réduit l'énergie disponible en aval de l'écoulement.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Cette étape est le cœur de l'analyse d'un système hydraulique réel. Elle permet de passer d'un modèle idéalisé à un modèle plus réaliste qui prend en compte les irréversibilités et peut être comparé à des mesures expérimentales.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Oubli du terme de perte de charge : L'erreur la plus fondamentale serait d'utiliser l'équation de Bernoulli idéale pour un problème qui mentionne explicitement des pertes ou un coefficient de débit différent de 1.

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
FAQ (pour lever les doutes)
Le coefficient K est-il sans dimension ?

Oui. Dans l'équation \(h_L = K \frac{V^2}{2g}\), \(h_L\) est une hauteur (en mètres) et \(\frac{V^2}{2g}\) est également une hauteur (la hauteur de vitesse). Par conséquent, \(K\) doit être un nombre sans dimension pour que l'équation soit homogène.

Résultat Final : La formule littérale du débit réel \(Q_{\text{reel}}\) en fonction de \(h\) et \(K\) est établie.

À vous de jouer : Si le coefficient de perte K était plus grand, le débit réel pour un même dénivelé \(h\) serait-il plus grand ou plus petit ?

Question 4 : Calculer le débit réel et le coefficient de perte K

Principe (le concept physique)

Le coefficient de débit \(C_d\) est un facteur de correction empirique qui relie directement le débit réel au débit théorique. Il englobe tous les effets de perte d'énergie. En connaissant \(C_d\), on peut calculer le débit réel, puis remonter à la valeur du coefficient de perte d'énergie \(K\).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

\(C_d\) et \(K\) sont deux façons de quantifier la même chose : l'imperfection de l'écoulement. \(C_d\) compare les débits (réel vs. idéal) tandis que \(K\) quantifie la perte d'énergie. Ils sont mathématiquement liés. Un \(C_d\) proche de 1 (haute efficacité) correspond à un \(K\) proche de 0 (faibles pertes), et vice-versa.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Point Clé : Cette question illustre le passage de la théorie à la pratique. En laboratoire, on mesure \(h\) et \(Q_{\text{reel}}\) (avec un autre appareil de référence). On en déduit \(Q_{\text{th}}\), puis \(C_d = Q_{\text{reel}}/Q_{\text{th}}\). Ce \(C_d\) caractérise l'appareil et peut ensuite être utilisé pour mesurer des débits inconnus.

Astuces (Pour aller plus vite)

Astuce : Le calcul de \(Q_{\text{th}}\) est la première étape. Une fois que vous l'avez, le calcul de \(Q_{\text{reel}}\) est une simple multiplication. Pour trouver K, manipulez l'équation reliant \(C_d\) et \(K\) avant de remplacer les valeurs numériques pour éviter les erreurs d'arrondi.

Normes (la référence réglementaire)

La norme ISO 5167 indique que pour un Venturi classique usiné, le coefficient de débit \(C_d\) est typiquement de 0.985, avec une incertitude de 1%. Notre valeur de 0.98 est donc tout à fait réaliste.

Hypothèses (le cadre du calcul)

Nous utilisons les valeurs numériques fournies dans l'énoncé et nous supposons que le coefficient de débit \(C_d = 0.98\) est une valeur précise issue d'une mesure expérimentale.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Définition du coefficient de débit :

\[ Q_{\text{reel}} = C_d \times Q_{\text{th}} \]

Relation entre K et Cd :

\[ K = \left( \frac{1}{C_d^2} - 1 \right) \left( 1 - \left(\frac{D_2}{D_1}\right)^4 \right) \]
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(C_d = 0.98\)
  • \(h = 0.060 \, \text{m}\)
  • \(g = 9.81 \, \text{m/s}^2\)
  • \(\rho_{\text{Hg}}/\rho_{\text{eau}} = 13.6\)
  • \(A_2 = 1.963 \times 10^{-3} \, \text{m}^2\)
  • \((D_2/D_1)^4 = (0.5)^4 = 0.0625\)
Schéma (Avant les calculs)
D1 = 100 mm D2 = 50 mm h = 60 mm Donnée: Cd = 0.98
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul du débit théorique \(Q_{\text{th}}\) :

\[ \begin{aligned} Q_{\text{th}} &= A_2 \sqrt{\frac{2 g h (\frac{\rho_{\text{Hg}}}{\rho_{\text{eau}}} - 1)}{1 - (D_2/D_1)^4}} \\ &= (1.963 \times 10^{-3}) \sqrt{\frac{2 \times 9.81 \times 0.060 \times (13.6 - 1)}{1 - 0.0625}} \\ &= (1.963 \times 10^{-3}) \sqrt{\frac{14.83}{0.9375}} \\ &= (1.963 \times 10^{-3}) \sqrt{15.818} \\ &= (1.963 \times 10^{-3}) \times 3.977 \\ &= 0.0275 \, \text{m}^3/\text{s} \end{aligned} \]

2. Calcul du débit réel \(Q_{\text{reel}}\) :

\[ \begin{aligned} Q_{\text{reel}} &= C_d \times Q_{\text{th}} \\ &= 0.98 \times 0.0275 \\ &= 0.02695 \, \text{m}^3/\text{s} \end{aligned} \]

3. Calcul du coefficient de perte \(K\) :

\[ \begin{aligned} K &= \left( \frac{1}{C_d^2} - 1 \right) \left( 1 - \left(\frac{D_2}{D_1}\right)^4 \right) \\ &= \left( \frac{1}{0.98^2} - 1 \right) (1 - 0.0625) \\ &= (1.04123 - 1)(0.9375) \\ &= 0.04123 \times 0.9375 \\ &= 0.0386 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Q_reel = 27.0 L/s
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le débit réel est 2% plus faible que le débit théorique, ce qui est cohérent avec un \(C_d\) de 0.98. Le coefficient de perte \(K=0.039\) est faible, confirmant que le Venturi est un appareil à faible perte d'énergie. Cela signifie que seulement 3.9% de l'énergie cinétique au col est "perdue" en chaleur à cause du frottement.

Points à retenir

Le coefficient de débit \(C_d\) est la clé pour passer du calcul théorique à la mesure réelle. Il caractérise la performance de l'instrument.

Justifications (le pourquoi de cette étape)

Cette étape finale concrétise l'exercice en fournissant des valeurs numériques exploitables. C'est ce type de calcul que l'ingénieur effectue pour dimensionner une pompe, vérifier le bon fonctionnement d'un réseau ou étalonner un instrument.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Confusion entre K et Cd : Ne confondez pas le coefficient de perte \(K\) et le coefficient de débit \(C_d\). Un \(C_d\) élevé (proche de 1) signifie une bonne performance, tandis qu'un \(K\) élevé signifie une mauvaise performance (pertes importantes).

Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
FAQ (pour lever les doutes)
Comment mesure-t-on \(C_d\) en premier lieu ?

Pour étalonner un Venturi, on le place en série avec un débitmètre de très haute précision (comme un débitmètre électromagnétique ou à ultrasons) ou on mesure le temps nécessaire pour remplir un réservoir de volume connu. On mesure \(h\) sur le Venturi et \(Q_{\text{reel}}\) avec la méthode de référence, on calcule \(Q_{\text{th}}\), et on obtient \(C_d = Q_{\text{reel}}/Q_{\text{th}}\).

Résultat Final : Le débit réel est de \(0.027 \, \text{m}^3/\text{s}\) (ou 27 L/s) et le coefficient de perte d'énergie du Venturi est \(K = 0.039\).

À vous de jouer : Si le Venturi était moins bien profilé et que son \(C_d\) n'était que de 0.92, quelle serait la nouvelle valeur de K ?


Mini Fiche Mémo : Analyse d'un Venturi

ÉtapeActionObjectif
1. Continuité Appliquer \(A_1 V_1 = A_2 V_2\). Relier les vitesses aux deux sections.
2. Manométrie Calculer \(\Delta P = (\rho_{\text{mano}} - \rho_{\text{fluide}})gh\). Obtenir la différence de pression réelle.
3. Bernoulli Idéal Utiliser \(\Delta P\) pour trouver \(V_{\text{th}}\) et \(Q_{\text{th}}\) sans pertes. Déterminer le débit maximal possible.
4. Bernoulli Réel Introduire la perte de charge \(h_L\) pour trouver \(Q_{\text{reel}}\). Calculer le débit réel et les coefficients de performance.

Outil Interactif : Simulateur de Venturi

Modifiez le dénivelé manométrique pour voir l'impact sur le débit et les vitesses.

Paramètres d'Entrée
60 mm
0.98
Résultats Calculés
Vitesse au col \(V_{2,\text{reel}}\) (m/s) -
Débit Réel \(Q_{\text{reel}}\) (L/s) -
Coefficient de Perte \(K\) -

Le Saviez-Vous ?

L'effet Venturi, découvert par le physicien italien Giovanni Battista Venturi au 18ème siècle, ne se limite pas à l'hydraulique. Il est le principe de base derrière les carburateurs de voitures anciennes, les pistolets à peinture, et même la façon dont les ailes d'avion génèrent de la portance.


Foire Aux Questions (FAQ)

Pourquoi la perte de charge est-elle calculée avec \(V_2\) et pas \(V_1\) ?

Les pertes de charge sont principalement dues aux frottements et à la turbulence, qui augmentent avec la vitesse. Comme la vitesse est maximale au col (point 2), c'est la vitesse de référence la plus pertinente pour caractériser les pertes dans le Venturi. La majeure partie de la perte se produit dans le "diffuseur" (la section de sortie évasée) où le fluide ralentit et où l'écoulement peut se décoller.

Le coefficient de débit \(C_d\) est-il toujours constant ?

Non, le coefficient de débit peut varier légèrement en fonction du nombre de Reynolds de l'écoulement, qui caractérise le rapport entre les forces d'inertie et les forces visqueuses. Cependant, pour des nombres de Reynolds élevés (écoulements turbulents, typiques dans les applications industrielles), \(C_d\) devient quasiment constant, ce qui rend le Venturi très fiable.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Dans un Venturi, si la vitesse du fluide double au niveau du col, la pression :

2. Un coefficient de débit \(C_d = 1.0\) signifierait que :


Équation de Bernoulli
Principe de conservation de l'énergie pour un fluide parfait en mouvement. Il établit une relation inverse entre la vitesse et la pression.
Perte de Charge (Head Loss)
Perte d'énergie mécanique (exprimée en hauteur de colonne de fluide) due aux frottements visqueux dans un écoulement réel.
Coefficient de Débit (\(C_d\))
Rapport sans dimension entre le débit réel et le débit théorique. Il quantifie l'efficacité d'un appareil de mesure de débit.
Analyse du Coefficient de Perte d'Énergie dans un Venturi

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